Renforcement de la coopération entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine dans la protection des enfants victimes de la traite des êtres humains

Renforcement de la coopération entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine dans la protection des enfants victimes de la traite des êtres humains

Lidija Đorđević, représentante de l’ONG Atina, a participé le 2 octobre à Sarajevo à une réunion des représentants des institutions et des organisations de la société civile de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, consacrée à la lutte contre la traite d’enfants à des fins de mendicité forcée, l’une des formes d’exploitation les plus graves et persistantes dans la région.

“Dans les deux pays, ce sont les organisations de la société civile qui fournissent aux victimes de la traite des êtres humains le soutien le plus concret, stable et à long terme. Elles représentent une source de fiabilité non seulement pour les victimes, mais aussi pour les institutions qui, au sein de leurs systèmes, manquent de capacité pour répondre à tous les besoins des enfants et des femmes à risque,” a souligné Đorđević.

La réunion a servi de plateforme pour partager des expériences, identifier les défis dans les enquêtes et les procédures judiciaires, et discuter des moyens d’améliorer la protection des enfants victimes de la traite des êtres humains. Les participants ont convenu que l’identification rapide et la sécurité des enfants nécessitent une action coordonnée de tous les acteurs concernés, de la police et du parquet aux services sociaux et aux organisations de la société civile, qui représentent souvent la première ligne de soutien.

Le rôle crucial des équipes mobiles et des mécanismes de référence dans la détection précoce et l’assistance aux enfants victimes de la traite a été particulièrement souligné.

Les représentants du bureau du procureur et du ministère de l’Intérieur du canton de Tuzla ont indiqué les difficultés rencontrées après la fermeture du centre géré par le Forum international de solidarité “Emmaus”, en particulier concernant l’hébergement et le soutien continu aux victimes. Les participants ont convenu que le soutien juridique et psychologique reste essentiel, notamment lors du travail avec les enfants et les jeunes.

Pour la délégation serbe, il a été particulièrement précieux d’apprendre de l’expérience de la Bosnie-Herzégovine avec les équipes mobiles qui, grâce à une approche proactive au niveau communautaire, identifient avec succès les enfants contraints à la mendicité. Ce modèle pourrait servir d’exemple de bonne pratique en Serbie, notamment par la coopération avec les organisations de la société civile déjà actives sur le terrain et connaissant le contexte local des différentes communautés.

La discussion a également abordé la durabilité des services de soutien : alors qu’en Bosnie-Herzégovine, le financement des organisations de la société civile dépend de l’adoption annuelle des budgets de l’État, en Serbie, l’État ne fournit toujours pas de soutien systémique au travail des ONG, malgré le rôle crucial que ces organisations jouent dans l’identification et la protection des victimes.

L’ONG Atina continuera à plaider pour le renforcement de la coopération institutionnelle, l’identification proactive des enfants victimes de la traite des êtres humains et la mise en place de services de soutien durables basés sur la communauté, car le bien-être de l’enfant doit rester le fondement de toute réponse efficace à la traite des êtres humains.

La délégation serbe comprenait le coordinateur national anti-trafic, des représentants du Bureau de coordination des activités de lutte contre la traite, la direction de la police criminelle, le Centre de protection des victimes de la traite des êtres humains, la Haute Cour de Belgrade, le Bureau du procureur général, le ministère du Travail, de l’Emploi, des Anciens combattants et des Affaires sociales, ainsi que les ONG Astra et Atina.

La délégation bosnienne comprenait le chef du département anti-trafic du ministère de la Sécurité de BiH, des représentants du bureau du procureur de BiH, du bureau du procureur cantonal et du tribunal du canton de Tuzla, des ministères de l’Intérieur de la Republika Srpska et du canton de Tuzla, ainsi que le Centre pour les droits des femmes de Zenica.

La réunion a été organisée dans le cadre d’une activité conjointe du projet du Conseil de l’Europe “Renforcer l’accès à la justice et les recours effectifs pour les victimes de la traite des êtres humains en Bosnie-Herzégovine”, mis en œuvre dans le cadre du Plan d’action du Conseil de l’Europe pour la Bosnie-Herzégovine 2022–2025, et du projet “Renforcer la lutte contre la traite des êtres humains en Serbie”, réalisé dans le cadre du programme conjoint UE–Conseil de l’Europe Horizontal Facility for the Western Balkans and Türkiye.

Vous pouvez en savoir plus sur l’événement sur le site du Conseil de l’Europe : Serbia and Bosnia and Herzegovina step up joint action against child trafficking - Council of Europe Office in Belgrade